Interview

Belle et stylée Doris : « Nos cheveux attisent la curiosité et impressionnent certains qui vont jusqu’à les toucher »

    D’un regard étincelant, d’une corpulence impressionnante, elle fait 1m 68 de taille. Cette femme aux cheveux crépus épais et volumineux, aux joues rebondis à pommettes saillantes, a l’air d’une vénus aux lèvres sensuelles. Doris DJITRINOU, est béninoise de 22 ans et étudiante en Commerce international en France. Entrepreneuse, elle est promotrice de la marque House of lodia qui conçoit des accessoires de mode customisé en tissu à imprimés ethniques. Jeune, belle, stylé, elle porte depuis 4 ans ses cheveux crépus. Revenir au naturel était une évidence pour elle, car elle vivait avec une nappy girl.

Ma sœur était déjà au naturel. La voir avec ses crépus m’a donné envie de sauter le pas, parce que je trouvais ça hyper beau. Par ailleurs, je préparais mon arrivée en France et connaissant un peu la difficulté sur le terrain en matière d’entretien capillaire (coût du défrisage), je me suis dit, retourner au naturel serait plus facile à gérer.

Revenir au naturel, c’était plus facile à gérer pour elle une fois à l’hexagone. Deux possibilités s’offraient pour passer le cap. Le big chop ou la transition. Pas question d’avoir un crâne rasé pour son visage allongé. La deuxième option était donc la bienvenue.

J’avais hyper peur du rendu d’un Big chop à zéro sur moi. Je trouvais que ça n’irait pas du tout à ma morphologie.


Le big chop se fera donc après 8 mois de transition.

C’était plutôt facile au début mais de mois en mois les repousses étaient dures à gérer parce que j’ai des cheveux plutôt très frisés. J’ai très vite cherché des astuces pour pouvoir gérer les deux types de textures. Du coup, je me faisais des nattes devant pour avoir à les peigner le moins possible depuis les racines. Au bout de 8 mois, c’était impossible de gérer les deux textures car elles demandaient chacune différents soins. J’ai donc Big chopé.

Comme pour la majorité des filles qui font leur retour au naturel, le jour du big chop, est un jour exceptionnel. Doris nous raconte :

Le jour de mon Big chop ça s’est plutôt très vite fait. Je suis allée chez un coiffeur qui m’a fait une coupe type tapered cut (coupe courte mais un peu plus sur l’arrière). Je suis tombée sur un coiffeur assez professionnel et qui était même fièr de ma décision. De retour chez moi, j’allais me mirer toutes les heures sans limite (sourire). Je me rendais compte de ce que j’avais fait et je m’imaginais déjà tout ce que je pourrais faire comme coiffures qui pourraient aller avec ma forme de visage etc.


Son retour au naturel s’est fait pour affirmer son identité capillaire et culturelle. Digne d’une vraie amazone du Dahomey.

Au départ, je regardais surtout le côté économique. Mais au bout d’un an j’ai très vite décidé de le rester par souci d’identité culturelle et ensuite par prise de conscience. En France, pour moi c’était une fierté d’être naturelle et de l’assumer. Nos cheveux attisent la curiosité et impressionnent certains qui vont jusqu’à les toucher. C’était une fierté de porter mes cheveux crépus et de les faire découvrir. En outre, j’ai remarqué pendant la 1ere année la rapidité en qualité de pousse de mes cheveux et je me suis donc rendue compte des conséquences de l’utilisation des défrisants sur la santé de nos cheveux. En un an j’avais eu 6 à 8 cm de pousse.


L’entourage de Doris n’est pas resté indifférent face à ce changement. Oui, les critiques, ils n’en manqueront pas les filles.

Ma mère a été choquée (j’abuse sur le mot mais en gros voilà ). Elle avait tellement investi sur ma routine capillaire quand j’étais enfant et adolescente que c’était un gâchis pour elle. Mais c’était fait donc elle ne pouvait pas y faire grand-chose.


La vie au quotidien avec ses cheveux crépus à l’air de bien se passer.

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Je les adore surtout quand j’arrive à me faire de belles coiffures avec. J’en suis hyper fière comme je l’ai dit précédemment. Je suis encore plus fière, quand j’arrive à embarquer des copines dans cette belle aventure. Parfois, je n’arrive même plus à tenir longtemps avec les coiffures protectrices parce que j’ai envie de toucher mes cheveux lol.

D’aucuns estiment que les filles aux cheveux naturels ne sont pas belles. Ce que Doris déplore.

Moi, je pense malheureusement que l’Africain a tendance à déprécier ce qui lui est propre et à valoriser ce qui vient d’ailleurs. La société nous a formaté sur des idées préconçues selon lesquelles le cheveu caucasien rend plus beau. Moi je dis non. Il faut surtout se trouver belle soit-même et ne pas le rapporter à un type de cheveux. Nous sommes toutes belles à notre façon. Pourquoi attribuer à une catégorie de personnes le critère de beauté et à l’autre non? Apprenons à nous aimer tel que nous sommes


Comme toute femme aux cheveux crépus, la béninoise a aussi une routine capillaire qu’elle a bien voulu partager.

Ma routine évolue en fonction des besoins de mes cheveux. Au début de l’aventure, je faisais beaucoup de masques protéinés (toutes les poudres indiennes amla, henné, shikakai en shampoing) et j’utilisais beaucoup l’huile de ricin pour favoriser la pousse. J’ai ensuite opté pour une hydratation maximale (aloès vera, miel) parce que les cheveux avaient été hyper gainés par les soins protéinés et étaient du coup parfois cassants et durs à gérer.

Ma routine générale c’est :

Chaque matin : hydratation eau ou infusion d’une poudre indienne + huile de jojoba ou de jasmin +beurre de karité ou de mangue. (Méthode LOC : liquid+oil+cream)

Chaque semaine : shampoing au savon noir ou au Garnier à l’huile d’avocat et au beurre de karité

Chaque semaine : masque hydratant (Je ne respecte pas toujours lol)

Une fois tous les mois : coiffure protectrice

L’on ne peut avoir des cheveux sains, sans en prendre soin et Doris n’en trouve aucune difficulté à le faire.

Quand on veut, on peut. Autrement dire il n’y a de difficultés que lorsqu’on veut les voir. Moi, je n’ai aucune difficulté à en prendre soin. Dès qu’on trouve sa routine tout devient simple. C’est pour ça qu’il faut apprendre à connaître ses cheveux, ce qu’ils aiment, ce qu’ils acceptent. Autrement on a l’impression de faire plein de choses pour rien et donc on se décourage.

Revenir en arrière, n’est pas son leitmotiv, bien que les cheveux crépus semblent parfois rebelles . Elle est fière de mettre en avant son afro « la tête haute et la poitrine bombée », (comme l’on pourra dire dans le langage courant de son pays).

(Sourire), je l’avoue parfois j’en ai eu marre. Mais je n’ai jamais pensé au défrisage plutôt au texturizer qui adouci un peu les cheveux (un genre de semi-défrisant). Mais j’ai eu ce moment de faiblesse suite à une période de grosse casse, que j’ai rencontré parce que je m’étais teint les cheveux et non parce que mes cheveux étaient rebelles. Du coup, j’ai dû recouper sur un certain nombre de cm pour repartir sur un cheveu sain. Et aujourd’hui je suis très fière de les porter et de les savoir sain.

 »Être nappy coûte cher », dixit certaines filles. Doris a plutôt opté pour le Home Made (produits faits maison) pour ne pas se vider les poches.

Si vous achetez tout ce que nos youtubeuses montrent et vénèrent, oui c’est sûr que ça va vous coûter hyper cher. Si vous écoutez tous les conseils et changez du jour au lendemain de routine pareil ça reviendra cher. Si vous ne pensez pas à faire certains soins en fait maison et les prenez toujours tout prêt, oui ça reviendra cher.

Mes soins sont faits maison avec des produits que j’ai déjà dans mes courses et dans ma routine de tous les jours. Nul besoin de les acheter à longueur de temps. J’ai mes poudres indiennes depuis un an ; toujours du beurre de karité. Je mange du gombo donc je peux en faire du gel. Mon savon noir me sert de shampoing et une huile ne finit pas non plus en une semaine. En gros moi ça ne m’est pas revenu cher.


Miss Doris aurait voulu rester au naturel depuis mon enfance. Si seulement, elle avait eu cette chance. Mais rien n’est perdu. Aujourd’hui, elle porte fièrement ses cheveux crépus.

 J’aurais voulu rester au naturel depuis mon enfance. Ça m’aurait permis de découvrir un cheveu qui était mien depuis le début et de réapprendre à me connaître. Aujourd’hui quand je vois les enfants avec leur petit afro et même parfois plus long que les nôtres, je suis un peu jalouse dans le fond. Le défrisage des enfants, loin d’être hyper dangereux, est une façon de ne pas penser aux choix de son enfant. Il faudrait les laisser choisir. C’est peut être dur de gérer les cheveux des enfants mais tout s’apprend et il faut juste le vouloir.


Les tiwst, tiwst out, natte et High puff sont ses coiffures tendances.

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A bientôt !!!!!!!!!

Crépusquement vôtre !!!!!!!!!!!!!!!!!

2 réflexions au sujet de “Belle et stylée Doris : « Nos cheveux attisent la curiosité et impressionnent certains qui vont jusqu’à les toucher »”

  1. J’ai été sublimé par ce reportage de ma cousine Doris. J’adore les cheveux naturel car pour preuve, ma fille hasn-a en a une très bonne touffe à l’image de celle de sa tante Doris. Une histoire de famille et de génération qui suis son court.. Courage à toi cousine.

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