Bonjour à tous et bienvenue dans la Cité Des Crépus. L’aventure vient de démarrer. Et c’est la Côte d’Ivoire qui ouvre les portes de la Cité.
D’un teint bronzé aux couleurs du café de son pays, elle respire la fraîcheur. Son visage et son sourire éclatants, de même que ses cheveux crépus lumineux, la rendent encore plus rayonnante. Personne ne pourra ne pas remarquer sa silhouette longue et fine. Cynthyche d’origine ivoirienne, nous parle de son retour au naturel. À vos yeux, partez!!!!!!
La Cité Des crépus : Présentes-toi à nos lecteurs.
Cynthyche : Bonjour à tous. Je suis Cynthyche OMEGBA. J’ai 25 ans, je suis ivoirienne et je vis à Orléans en France.
La Cité Des crépus : Tu es nappy, c’est-à-dire femmes noires ou métissées qui portent leurs cheveux au naturel. Depuis combien de temps portes tu es afro ?
Cynthyche : Je suis nappy depuis 2014, du coup ça fait 4 ans que je vis avec mes cheveux naturels.
La Cité Des crépus : Comment es-tu revenue au naturel ?
Cynthyche : Je suis revenue au naturel quand j’ai constaté que mes cheveux n’étaient plus gérables. En fait, les défrisants n’avaient plus d’effets sur mes cheveux. Ils étaient vraiment durs. J’avais donc une amie qui était déjà en transition et qui me parlait de comment les entretenir, etc. Quelque temps après, j’ai décidé de passer au naturel en passant par une transition de 3 mois.
La Cité Des crépus : De tes mots, on a l’impression que ton retour au naturel s’est faite par suivisme?
Cynthyche : Mon retour au naturel, n’était pas une histoire de suivisme. Déjà je n’avais pas conscience dans le temps qu’il y avait un mouvement « Nappy » en Côte d’ivoire. J’ai pris conscience moi-même et surtout de l’état de mes cheveux. Parce que déjà la couleur de mes cheveux était roux donc pas noire comme aujourd’hui. Ma plus grande prise de conscience était mon dernier défrisage. J’ai posé le produit, je vous assure j’ai fait 5h te temps avec sans aucun effet. Après le lavage, on dirait que j’avais juste fait un shampoing. De cette expérience, je me suis dit pourquoi continuer. Et c’est de là que j’ai commencé par me renseigner et je suis tombée sur ma copine qui était déjà en transition.
La Cité Des crépus : Comment ça s’est fait ton big chop? Raconte-nous un peu cet instant de la grande coupe.
Cynthyche : Le jour où j’ai décidé de couper mes cheveux, j’étais à la maison (sourire) et c’est ma maman qui me l’a fait (rire). Je lui ai dit « je veux que tu coupes mes cheveux. » Elle s’est étonnée et m’a dit « pourquoi ? Va au salon de coiffure. » Et je lui ai dit « je veux juste que tu m’enlèves les cheveux défriser et laisser les repousses ». Je me suis donc assise et elle a pris le ciseau pour couper. En voyant mes cheveux à terre, c’était un peu impressionnant. Mais après je me suis sentie tout de même bien, parce que j’étais consciente du fait que je revenais au naturel et qu’il fallait passer par cette étape.
La Cité Des crépus : Quel a été la réaction de ton entourage ?
Cynthyche : Mon entourage a été choqué. Choqué parce que j’avais de longs cheveux. Au lendemain de mon big chop, une fois à l’université, tout le monde me questionnait sur mon acte. Pourtant ces personnes ne me disaient pas que mes cheveux défrisés étaient beaux. Même les filles avec qui je ne parlais pas, me demandaient pourquoi j’avais coupé mes cheveux qui étaient si longs. Je leur ai répondu, qu’ils étaient longs mais pas en bonne santé. Et qu’il fallait faire quelque chose(sourire).
La Cité Des crépus : Es-tu fière de cette identité capillaire ?
Cynthyche : Tous les jours c’est un bonheur de prendre soin de mes cheveux crépus. Et de savoir que ça plaît aux gens, cela me réjouis encore. Je me dis finalement j’ai bien fait de revenir au naturel. Chaque fois que je me rends au travail avec mes cheveux ou avec une coiffure faite avec mes cheveux, j’ai au moins 2 compliments et cela m’encourage à prendre soin davantage de mes cheveux. Sincèrement, je suis fière de mon identité capillaire, je suis fière de mes cheveux crépus. Je ne sais pas pourquoi je me suis défrisée un jour ! Mais c’est du passé (sourire).
La Cité Des crépus : Certaines personnes disent que les filles aux cheveux crépus ne sont pas belles ? Qu’en penses-tu ?
Cynthyche : Ces personnes ne nous ont pas vu (rire). Toute créature de Dieu est belle. Je pense que ces personnes ont un souci. Le souci est profond. Ce n’est pas nos cheveux le problème. Moi je me trouve belle et j’aime mes cheveux crépus. Et tant que j’aime mes cheveux, le reste ne compte pas (rire).
La Cité Des crépus : Parle-nous un peu de ta routine capillaire.
Cynthyche : C’est vraiment un laboratoire que j’ai. Parce qu’il faut dire ce qui est. Les cheveux crépus demandent beaucoup d’entretiens. C’est comme un être vivant. Il faut le nourrir, l’hydrater. Pour ma routine capillaire, j’évite tout ce qui est fait à base d’alcool, de parfum, tout produit où la liste des ingrédients commence par être trop longue, où il y a des clori-dro-cri, je les évite. Je privilégie les huiles (de noix, Coco, ricin, jojoba, Olive) pour mes cheveux. Après, je me fais en hiver les coiffures protectrices (Vanille, Twist, braids, nattes collées). Les cheveux crépus ne supportent pas cette période de l’année. Je ne fais pas trop de coiffures protectrices non plus, il faut aussi laisser les cheveux se reposer. Trop de coiffures abîment les cheveux surtout ceux du devant.
Pour tous les jours, je fais un mélange d’huile de ricin, de noix. Je fais le shampoing une fois par semaine ou deux fois par mois, pas plus. Je fais aussi des masques nourrissants à base d’avocat, de jaune d’œuf et huile (Olive de préférence), ou de masque à base d’agile pour nettoyer le cuir chevelure et éliminer tout ce qui est pellicule. Je le fais une fois par mois.
La Cité Des crépus : Est-ce difficile de prendre soin de ses cheveux naturels ?
Cynthyche : Prendre soin des cheveux naturels, peut-être difficile. Cela dépend aussi des textures de chacun. Revenir au naturel, c’est bien, mais pour que les cheveux soient en bonne santé, c’est un parcours de combattant ! Il faut déjà avoir un bon lot d’huiles selon des objectifs. Et surtout il faudra connaître la texture ou le type des cheveux pour savoir quel soin adapté. Et c’est à force d’essayer plusieurs produits qu’on finit par savoir ce qui va ou pas.
La Cité Des crépus : On estime souvent que les cheveux crépus sont très rebelles. Est-ce qu’il t’est arrivé de vouloir redéfriser tes cheveux parce que tu n’en pouvais plus ?
Cynthyche : Les cheveux crépus peuvent être rebelles. Personnellement, mes cheveux sont durs (sourire). Mais avoir envie de me redéfriser, jamais. Depuis que je suis revenue au naturel, je n’ai jamais pensé un instant me défriser de nouveau. Même s’ils sont durs, je les aime ainsi. En plus avec les soins, ils sont plus dociles et maniables.
La Cité Des crépus : Certaines filles estiment qu’être nappy coûte cher. Est-ce le cas chez toi ?
Cynthyche : Ça coûte un peu cher. Il faut dire la vérité. Il paraît quand on aime on ne compte pas. Moi j’aime mes cheveux, je ne compte donc pas. S’il faut une huile spéciale pour mes cheveux, j’achète. C’est comme une parure. Autant c’est bien que tu sois bien mise, que tu portes des bijoux, des chaussures, que tu t’habilles bien etc. C’est ainsi pour les cheveux. En plus on est des femmes. Il faut tout mettre en valeur. Ça pourra coûter plus pour celles qui veulent n’utiliser que les produits commercialisés. Sinon, il y a le plan B, pour toutes les bourses. Notre cuisine regorge d’énormes produits indispensables pour nos cheveux (avocat, œuf, beurre de karité, oignon, ail, gingembre) et j’en passe…
La Cité Des Crépus : Si tu devais renaître et que dès ton enfance on te donnait la possibilité de choisir entre avoir des cheveux crépus ou te défriser. Quel serait ton choix?
Cynthyche : (Sourire), mon choix est évident. Les cheveux crépus à fond. Plus de défrisage, ça suffit.
La Cité Des crépus : Que penses-tu du défrisage des enfants ?
Cynthyche : Le défrisage des enfants, c’est une aberration. Déjà moi qui me suis défrisée qu’ à l’adolescence (au collège) et ceci jusqu’à 4 ans en arrière, ça me faisait mal. Ce sont des produits chimiques et toxiques qui brûlent la tête. Imaginez une grande personne qui souffre, à plus forte raison un enfant qui a un cuir chevelu fragile. Les cheveux des enfants sont tellement beaux et doux que je ne comprends pas pourquoi on fait recours au défrisage. Franchement, je dis non au défrisage des enfants.
La Cité Des Crépus : Mot de la fin ?
Cynthyche : Pour les filles qui veulent revenir au naturel et qui hésitent ou qui ont encore de doute, j’aimerais vous dire que je me suis lancée et je ne regrette rien. Il faut vraiment être motivé, avoir déjà la volonté et être sûr de son choix. Ne faut pas le faire parce que telle personne l’a fait et semble être belle avec, non. Il faut le faire pour soi déjà. J’ai connu des personnes qui sont revenues au naturel et quelque temps après elles se sont redéfrisé parce qu’elles estimaient que les cheveux crépus sont fatigants. Donc il faut être sûr de soi et surtout être patiente avec ses cheveux.
J’aimerais finir en disant merci à La Cité des crépus pour cette interview. C’est un honneur d’être la première à ouvrir les portes de la cité. J’invite d’autres filles quoiqu’en soit l’endroit où vous êtes, à partager aussi votre expérience. Les cheveux crépus sont beaux. Merci
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A bientôt !!!!
Crépusquement vôtre !!!
La Cité Des Crépus 
1 réflexion au sujet de “Cynthyche : « Mes cheveux crépus et moi, c’est une histoire d’amour »”