Elles ont décidé d’arborer leurs cheveux afro naturels. Du Bénin en passant par la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Cameroun, le Mali, le Congo, le Ghana, le Madagascar…, l’Europe ou encore les USA, les « Nappy girls » sont partout. Vraiment partout !
Monelle Isabelle DEGBE (Béninoise vivant au Ghana), Fabiola DADIE (Ivoirienne) et Chloé Mayenga (Nigériane vivant en France), ont quelque chose en commun : les cheveux crépus. Plus qu’un phénomène de mode, le retour aux cheveux crépus, est pour ces jeunes filles une affirmation d’une identité. Ce retour au naturel est par ailleurs favorisé par la prise de conscience des effets nocifs des défrisants sur le cuir chevelu : démangeaisons, brûlures, casse du cheveux, j’en passe.
Fière de ses cheveux, fière de son identité capillaire, Monelle Isabelle DEGBE, 23 ans, est diplômé d’un Bachelor Degree en Business Administration à Accra au Ghana. Ah oui!!! On peut avoir les cheveux crépus et être aussi si intelligente que Isabelle (sourire). L’histoire capillaire de la Bachelor a commencé par hasard nous a-t-elle confié.

« Mon aventure Nappy a commencé complètement par hasard. Je me suis souvent coupé les cheveux plusieurs fois depuis que je suis au collège. J’ai toujours eu les cheveux secs et assez volumineux même défrisés. Un an après mon baccalauréat, je me suis faite une coupe parce que j’étais vraiment fatiguée de l’état de mes cheveux. Mais c’était une coupe pour cheveux défrisés. Je mettais tout le temps le fer à lisser et cela avait rendu mes cheveux cassants. Alors j’ai tout coupé. Revenir au naturel c’était un peu comme me rebeller et me dire, oui de toute façon, je m’en fous, je fais ce que je veux. Surtout vis-à-vis de l’opinion publique, des gens qui critiquent. Je ne voulais pas me laisser influencer par les coiffeuses qui disaient que mes cheveux étaient trop durs à peigner ou tresser ou par les tantes et voisines qui disaient que mes cheveux étaient tout le temps en désordre. Même si je suis retournée au naturel sans faire exprès, c’est devenu pour moi un choix, que je trouvais évident. »
Chloé Mayenga, Nigériane de 24 ans et assistance commerciale à Orléans (France), est revenue à la source suite au désespoir connu durant la période de défrisage.

« Je dégrisais occasionnellement mes cheveux quand j’étais petite. J’ai dû arrêter quand j’étais au lycée. Je suis retournée au naturel parce que je me suis rendu compte que les produits n’allaient plus avec mes cheveux surtout le texturizer et le défrisage. »
Quant à Fabiola DADIÉ ivoirienne, l’amour pour les cheveux crépus ne peut l’amener qu’à embouter le pas.

« Je suis devenue nappy par amour pour les cheveux crépus. Avoir les cheveux naturels sur la tête montre une certaine assurance en soi. Mon retour au naturel s’est donc fait par une prise de conscience et surtout parce que j’aime porter ma touffe avec fierté. »
Aujourd’hui, Fabiola nappy depuis 3 ans, Chloé depuis près de 10 ans et Isabelle 4 ans, vivent bien et porte avec fierté leurs touffe-touffe.
« Je suis nappy depuis 3 ans, je le vie bien et j’adore SIMPLEMENT mon identité capillaire. Je me sens tellement fière et à la fois particulière en ayant ça sur la tête. » Fabriola
« Je vis bien avec mes cheveux. Je les entretiens avec amour, car ils sont mes amours (sourire). Juste le shrinkage que je vis difficilement car j’ai une longueur désirable. C’est une réalité que je vis souvent quand je mets des produits dans mes cheveux, ils ont tendance à rétrécir à tel point qu’on me demande si j’ai coupé mes cheveux. Après j’accepte cette impression, du coup mes cheveux peuvent pousser discrètement (sourire). À part ce caractère, je préfère mieux cette texture que d’avoir des cheveux lisses par le biais du défrisage. » Chloé
« Je suis très fière d’être noire et d’avoir les cheveux crépus. J’aurais préféré qu’ils soient moins secs quand même (sourire). Au début c’était plutôt difficile quand c’était court j’avais du mal à trouver des styles de coiffures à faire. Je me tressais souvent, je laissais à peine mes cheveux respirer 2 jours. Mais aujourd’hui je peux dire que je connais mieux mes cheveux. Je peux les garder 2 à 3 mois sans me tresser ou je fais des tresses avec mes cheveux naturels. En gros je vis bien avec mes crépus. » Isabelle
Quand on parle de nappy, il faut aussi briser un autre mythe : celui de l’entretien difficile. Entretenir ces cheveux devrait être un acte ordinaire tout comme prendre sa douche au quotidien. Pas tant de difficultés si on s’y prend bien et surtout si on connaît son type de cheveu, dira Isabelle.
« Prendre soin de ses cheveux naturels peut être difficile quand on ne sait pas s’y prendre. C’est pour ça qu’il faut demander conseil. Il y a beaucoup de femmes qui ont commencé l’aventure très tôt et qui peuvent vous orienter (Youtubeuse). Il faut juste un peu de “ commitment” (sourire). Une fois qu’on s’habitue ça vient tout seul. »
Fabiola et Chloé ne diront pas le contraire.
« Au départ c’est vraiment difficile d’en prendre soin surtout quand tu n’as aucune notion du type de cheveu que tu as. Avec les expériences cela devient comme un jeu, on maitrise tout, on met l’essentiel. Ça fais 5 mois que j’ai ma touffe sur la tête c’est-à-dire 5 mois sans tresses, juste le peigne mon « déclin actif » et mes lacets. »
« C’est un peu du travail au quotidien sans mentir. Mais nous devront briser cette mentalité, car je pense que c’est une bonne cause. Les cheveux représentent un pourcentage conséquent de la beauté chez une femme. Les cheveux crépus ont besoin d’être nourri régulièrement pour une pousse efficace. Ce qui peut-être un peu difficile serait selon moi d’être régulière dans les soins. »
Les tendances coiffures, on se fait belle comme on peut. Les trois beauté africaines nous parlent.
« Mes tendances coiffures sont généralement le high puff sous différentes formes ou les twists. J’avoue que quand les cheveux sont un peu plus longs on a la possibilité de faire plus de style. » Isabelle
« En général je fais des chignons sous forme de high puff. Pour ce, je fais des vanilles ou des tresses pour avoir des cheveux frisés de façon uniforme. Je mets aussi des bigoudis, pour toujours chercher ce côté bouclé. Je lâche aussi la plupart du temps mes cheveux. » Chloé
»Afro puff, tresses au fil et parfois je lâche mes cheveux pour qu’ils respirent de l’air pur. » Fabiola
Avoir des cheveux afro naturels et en être heureuse, rien de si belle manière d’accepter cette identité capillaire qui est la nôtre et de la porter fièrement. Les mœurs changent au fil des années et les coupes de cheveux avec ! Ainsi va le monde. (sourire)
RDV dans les tous prochains jours pour mieux connaître leurs histoires capillaires ainsi que leurs routines.
À bientôt !
Crépusquement vôtre !
1 réflexion au sujet de “Voilà qu’il gagne du terrain en force depuis 10 ans.”